La Force Morale

La 4e statue : la Force Morale. Celle-ci se distingue nettement des deux précédentes, avant tout par sa tenue : elle est en effet revêtue d'une armure qui lui recouvre entièrement le buste, une armure au métal finement ouvragé et qui se complète d'un imposant casque guerrier se prolongeant sur la nuque. Contrairement aux autres statues, elle n'a pas le dos couvert d'une cape, mais à ses épaulières sont fixés deux longs pans de drap, qui lui recouvrent les épaules, s'enroulent autour de ses bras et viennent se nouer gracieusement à l'avant de sa robe.
La jeune femme maintient d'une main une petite tour ronde en pierre, au toit pointu, semblable à une tour d'angle de château. De l'autre main, elle tient fermement par le cou un horrible dragon qu'elle s'emploie à extirper de la tour dans laquelle celui-ci s'était installé. L'armure ne lui couvrant pas les bras, ils se laissent voir à-demi dénudés et font sentir une musculature puissante. Le geste ne semble d'ailleurs demander aucun effort à la jeune femme. Toutefois, l'expression de son visage nous touche particulièrement : ce n'est pas le regard du soldat victorieux, ni l'arrogance du guerrier qui apparaissent, en dépit de l'armure. C'est presqu'une expression de peine, de douleur rentrée, comme si l'effort d'arracher le dragon de la tour, de distinguer ainsi le Bien du Mal en quelque sorte, ne se faisait pas sans combat intérieur.